Pour leur première levée de fonds, les trois fondateurs de Dejamobile, jeune fintech normande née il y a cinq ans, accueillent au capital Newfund et François Enaud. Le fonds, doté de 200 M€ souscrits principalement par des entrepreneurs et des family office, et le business angel, ancien patron de Steria jusqu'à la fusion de l'ESN dans Sopra, injectent 2,5 M€. Ces deux investisseurs ont été sollicités par le leveur Equideals,
mais pas au même moment. « Quand les dirigeants sont venus nous voir il
y a 18 mois, nous leur avons dit d'attendre un peu de faire grandir
l'activité avant de lever des fonds. Nous leur avons présenté d'abord
François Enaud, qui a convenu de co-investir avec un fonds le moment
venu », explique Marc Nougué, associé chez Equideals.
Contrairement à beaucoup de fintech, la start-up de Caen ne
s'oppose pas aux banques mais leur vend son logiciel leur permettant de
se lancer dans le paiement mobile sans contact. Parmi les clients de
cette solution en marque blanche se trouvent le Crédit Agricole et la banque Morning
rachetée par Edel (Leclerc) (lire ci-dessous). La société d'une
trentaine de salariés, autofinancée jusqu'ici par des prestations de
conseil et de développement de logiciels sur-mesure, se concentre sur le
domaine du paiement depuis 2014 mais compte aussi des références dans
le transport. Avec Gemalto, elle a ainsi remporté l'appel d'offres d'Île-de-France Mobilités,
ex Stif, pour la dématérialisation des titres de transport sur
téléphone portable à partir du second semestre 2018. Elle travaille par
ailleurs sur des projets dans le paiement aux péages d'autoroute et dans
l'ouverture de voitures.
Dejamobile, fondé par Houssem Assadi, Bertrand Pladeau et Ahmad Saif, anciens ingénieurs du laboratoire caennais de R&D d'Orange, dont ils étaient au cœur des initiatives dans le paiement, nourrit des ambitions européennes. « De plus en plus de clients étrangers adoptent nos solutions, grâce notamment à nos bureaux commerciaux à Londres et Dublin, assure Bertrand Pladeau. Nous cherchons actuellement à recruter le responsable de notre futur bureau en Allemagne, et à mettre en place un réseau de distributeurs. L'objectif est de devenir leader européen des solutions de ransactions électroniques sécurisées en marque blanche en 2020 avec dix millions d'utilisateurs actifs.»